« La vie a repris pour la majorité. Les gens continuent à vivre alors que moi, j’avance au ralenti et, je dirais même, à reculons. J’entends de moins en moins ton prénom sortir de leur bouche. Les discussions du train-train quotidien reprennent. C’est si difficile à vivre, même si dans le fond, ils ne t’ont pas oubliée. C’est d’ailleurs fondamentalement impossible. J’en ai discuté avec ma thérapeute qui me dit que tout le monde est si démuni face à ton envol, ma puce. Enterrer son enfant est une horreur qui terrifie la société. Notre entourage ne sait certainement pas comment nous approcher. Il craint peut-être d’être maladroit, de ne pas trouver les bons mots ou il est probablement trop impacté émotionnellement pour parler de toi.

Et pourtant, parler de toi est une question de survie, ta survie et la survie de notre famille. »